III. ...Cependant des inégalités subsistent
III. ...Cependant des inégalités subsistent
Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi la loi n’est pas totalement applicable ou pourquoi la loi ne peut pas être appliquée
A- Les limites de la loi
Bien que des progrès aient été constatés, de nombreuses embûches dans les textes de la loi empêchent l'entière application de ceux-ci.
En effet, la loi ne s'applique pas dans les communes de moins de 3500 habitants. En raison d'un mode de scrutin uninominal, la parité s'applique partiellement dans les élections cantonales, législatives et sénatoriales. En effet, lors des ces élections, les candidats se présentent individuellement dans le cadre d'une circonscription, la réussite de la candidature est conditionné par l'obtention d'une majorité absolue des voix.
De plus, même si une pénalité financière ( exposer dans la Partie II ) est prévu dans le cas où les partis politiques ne présentent pas 50 % de femmes lors des élections, les dirigeants des partis préfèrent cette pénalité que de confier le pouvoir au sexe opposé : En France, l'UMP est le parti qui paye (et de très loin !) les plus fortes pénalités financières pour non respect de la parité (4,26 millions d'euros en 2002, devant le PS avec 1,65 et l'UDF avec 0,67). Malgré cela, les responsables de l'UMP persistent dans leur refus de la parité ; selon eux, si le parti avait respecté la parité en 2002, il aurait « probablement perdu les élections... Nous préférerons toujours payer des pénalités que de perdre des élections ! » (Le Figaro, 6 janvier 2006).
(source : http://www.senat.fr/leg/ppl05-207.html)
Ces deux premiers facteurs ralentissent donc l'application de la loi sur la parité, pour illustrer ceci regardons le nombre de maires :
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Sur 100 maires, seulement 10 (environ) sont des femmes en 2008 (d'après L'Observatoire de la parité). En 7 ans (de 2001 à 2008), ce nombre n'a augmenté que de 2.1 points !
Bien que cette loi soit une importante avancée, nous avons bien vu qu'il existait encore et toujours des inégalités d'accès au pouvoir politique. Plusieurs facteurs expliquent ceci.
B- La vie de famille influence la vie politique des élus
De par nos diverses interviews, nous avons constatés que la famille pouvait être un obstacle pour les femmes voulant participer activement à la vie municipale, à la vie politique.
La politique nécessite une grande intention qui peut déborder sur le temps personnel, "mon investissement dans la ville me prend beaucoup de temps, notamment sur ma vie personnelle" souligne Isabelle Clouché (adjointe au Maire de L'Aigle, M. Pinot, depuis 2007), "c'est un engagement dur et prenant, mais il faut assumer" rajoute Isabelle Walther (ancienne première adjointe de M. Grudet, maire de L'Aigle de 1995-2001).
De plus, de part la répartition des tâches ménagères au sein du foyer, nous pouvons comprendre pourquoi les femmes ne participent pas à la politique. En effet, ce sont les femmes qui s'occupent des enfants (elles consacrent environ 45 minutes de leurs temps personnels à leurs enfants contre 19 minutes pour les hommes), ce sont les femmes qui font le ménage (jusqu'à 1H par jour contre 10 minutes pour les hommes).
Par conséquent, si les femmes s'occupent du foyer et travaillent (soit environ 8h20 par jour), ils ne leur restent plus qu'environ 3H30 de temps libre (sans compter les heures de sommeil et de repas) pour "se détendre". Elles ne peuvent donc pas forcément s'investir dans la vie municipale.
Durée moyenne des activités au cours d'une journée (du lundi au dimanche)
Unité : heures par jour
Hommes
Femmes Temps personnel *
11h23
11h36 Temps libre
4h21
3h25 Temps contraint
8h16
8h59 dont :
Travail professionnel
5h56
4h51 Soins aux enfants et aux adultes
0h19
0h42 Temps domestique
2h01
3h26 dont :
Cuisine
0h22
1h12 Ménage
0h11
0h51 Linge
0h03
0h31 Comptes et démarches
0h04
0h04 Courses
0h22
0h33 Bricolage et jardinage
0h45
0h08 Entretien et divers
0h14
0h07 Total
24h00
24h00 * soins personnels, repas et sommeil Source : Insee - Enquête emploi du temps. Année des données : 1999, couples dont les deux conjoints sont salariés
C- Les mœurs sont toujours présents dans les esprits
Les mœurs correspondent aux habitudes sociales, c'est-à-dire, des idéaux propres à un groupe social ou à une société.
Les femmes ont intériosés un modèle culturel où elles n'étaient pas invitées à participer à la vie politique. Nos mères et nos grands-mères ont été habitués à faire le ménage et à s'occuper des enfants. Elles ne travaillaient pas à l'extérieur. Alors que nos pères et nos grands-pères ramenaient les ressources (le salaire entre autres) nécessaires au fonctionnement du foyer.
Si les femmes occupaient déjà un rôle inférieur à celui des hommes au sein du foyer, il est donc évident que leur statut au sein de la politique soit moindre que celui des hommes. Ce sont eux qui détenaient et qui détiennent toujours le pouvoir : en France, nous avons toujours eu un Président et non une Présidente par exemple.
Lors de notre entretien avec M. Pinot (Maire de la ville de L'Aigle), il a souligné que lors de sa campagne, trouver des femmes pour sa liste à été très difficile. En effet, comme les femmes ont été habitués à être en retrait des hommes, petit à petit, elles ont intériosé ce modèle culturel (expliqué au paragraphe précédent), on comprend pourquoi aujourd'hui elles ne se mettent pas en avant lors des formations de listes pour les élections.
Les mœurs, les habitudes sociales, freinent donc l'application de la loi sur la parité en plus des limites de la loi et de la vie de famille.
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